L’Eglise au Cameroun face au combat securitaire

Le prophétisme ecclésial ne s'aurait se confondre à un engagement politique partisan, l'Eglise doit rechercher et dire la vérité pour les plus faibles

Dans le conflit qui oppose les forces sessessionistes à l’armée gouvernementale au Cameroun depuis quelques années, multiples sont les forces qui interagissent en vue de rétablir la paix et la sécurité. De ces forces on peut compter l’Eglise Catholique. Elle est d’ailleurs au coeur du conflit qu’on pourrait affirmer qu’elle compte énormement pour sa résolution.

Cependant les relations entre l’Eglise Catholique et le gouvernement au Cameroun  ne sont pas elle même toujours marquées par la concorde et la paix. Comment serait-ce possible vue que parmi les nombreuses victimes du régime actuel, compte des ecclésiatiques, évêques, prêtres, religieux, séminaristes et même de nombreux fidèles? Dans divers contextes en Afrique comme ailleurs, l’Eglise à très souvent joué son rôle prophétique en étant aux cotés des pauvres et des marginalisés dans la vérité. Cette option préférentielle pour les pauvres est souvent interprètée comme une menace au pouvoir politique qui par des moyens quelquesfois peu conventionnels revendique son autorité suprême sur les affaires politiques de la société; c’est ainsi qu’on entend souvent dire “A Cesar ce qui est à Cesar et à Dieu ce qui est Dieu”. Au Cameroun César ne reconnait pas que tout pouvoir vient de Dieu, il fait régner sa loi.

 

Nombreux sont au Cameroun les martyres de la vérité, victimes du régime en place depuis 36 ans ces martyres pour la plupart de l’Eglise Catholique n’ont jamais été justiciés. Le Père Engelbert Mveng, célèbre Jésuite, retrouvé mort dans sa chambre, Monseigneur Yves Plumey, Mgr Benoit Bala, assassiné puis jeté dans le fleuve Sanaga, pour ne citer que ceux-la. Ont payé le prix de la vérité par leur vie; ces crimes irrésoluent entretiennent un climat de tension entre les deux forces l’Eglise et l’Etat. 

Dans le contexte de crise qui traverse le Cameroun et qui a été doublé des éléctions présidentielles sous haute tension; l’Eglise s’est prononcée à coup sûr pour une transition pacique. Indiquant les critères nécéssaires et absolus pour le choix du prochain président dans une lettre pastorale.

 

Les urnes ayant parlé en faveur de Paul Biya le temps est à la consolidation. Mgr Samuel Kleda, président de la CENC, que l’on voit comme un opposant farouche au gouvernement à fait une sortie post électorale, dans laquelle il mettait en doute le pourcentage de vote recu par le président Paul Biya dans les zônes septentrionales et occidentales, il indiquait par ailleur de tailler le code électoral à la mesure de tous.

Insistant sur la résolution de la crise anglophone son predécesseur comme archevêque de Douala, le Cardinal Christian Tumi avait tenté avant les éléctions d’organiser avec l’appui d’autres leaders religieux une conférence anglophone, cette action n’a pas été vue d’un bon oeil et reste jusqu’aujourdhui en suspend.

 

Il faut noter que cette crise a déja fait près de 400 morts en zone anglophone et de nombreux refugiés anglophone au Nigeria voisin et dans d’autres régions. Le mardi dernier 6 novembre pendant même que le Président Paul Biya pretait serment à Yaoundé, 79 jeunes ensemble avec trois éducateurs ont été quidnapés dans la zone anglophone.

Au Nord, Boko Haram refait surface avec des assaults. Le gouvernement rassure mais on voit bien que la situation échape encore à son contrôle.

 

Certains écclésiatiques soutiennent bien évidemment l’action gouvernementale, d’autres de facon même ostentattoire et tribal. C’est sous cette implusion qu’un journal local lancait un titre fort intrigant sur deux pasteurs Mgr Kleda et Mgr Jean Mbarga, archevêque de Yaoundé. Ce dernier a fait arrêter des manifestants pacifiques qui ont bradit des pancartes au fronton de la cathédrale dénoncant le Hold Up électoral; une de ces manifestante suite au traitement des forces de l’ordre aurait perdu son enfant.

L’Eglise au Cameroun fera parti de la résolution de la crise sociale car cette crise nécéssite le dialogue. Mais il n’existe pas de paix sans justice; vivement que la justice soit rétablie en faveur des populations qui la reclame. 

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